Quand la Syrie s'éveillera: Critique

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بقلم : Rim M. al-Attrache

 
 
 
Une lecture du livre français (Quand la Syrie s’éveillera)[1]
 
Par Rim Mansour Al-Attrache
 
Ce livre parle de l’Histoire moderne de la Syrie : la Grande révolte arabe (1916-1918), la libération de Damas (1918), le Mandat français, la Grande Révolte Syrienne (1925-1927), l’Indépendance (1946), la débâcle (nakba) (1948), l’Union entre la Syrie et l’Egypte (1958-1961), la Révolution du parti Baath (1963), le mouvement d Redressement (1970) et des détails du conflit israélo-arabe.
Ce livre parle particulièrement de l’époque du président syrien Bachar al-Assad (2000-2010), de l’invasion anglo-américaine perpétrée contre l’Irak (2003), de la relation étroite entre la Syrie et les mouvements de la résistance palestinienne, libanaise et irakienne, et entre la Syrie et l’Iran. Les écrivains consacrent un chapitre pour parler de l’évolution et de la réforme économiques en Syrie. Ils consacrent aussi un annexe pour l’interview avec le président Bachar al-Assad, le 8 Juillet 2008.
Dans ce livre, nous constatons l’évolution des relations syriennes avec la France et les Etats-Unis, surtout les pressions exercées par la communauté internationale vis-à-vis de la Syrie, afin d’assurer, en premier lieu, la sécurité d’"Israël".
Ce livre nous cite aussi les effets des attaques du 11 septembre 2001, de l’invasion contre l’Irak le 20 Mars 2003, et de l’assassinat du premier ministre libanais Rafiq al-Hariri le 14 février 2005. Ces événements ont bouleversé la Syrie et toute la région du Moyen-Orient.
Sans doute, ce livre présente la Syrie aux lecteurs français et francophones d’une manière plutôt positive, en expliquant ses positions politiques en matière du conflit israélo-arabe et du soutien présenté aux mouvements arabes de la résistance. Il présente aussi la position politique occidentale du « deux poids, deux mesures », visant à protéger l’Etat « gâté » de l’occident : « Israël ». L’occident ferme les yeux vis-à-vis de la violation israélienne des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, pourtant ses troupes militaires dévastent l’Irak pour appliquer d’autres résolutions violées par Saddam Hussein.
Ainsi, le lecteur français et francophone pourrait lire un livre contenant une audace, et ce est tellement différent de tout ce que présentent, d’habitude, les mass - médias occidentaux, en majorité, pro - israéliens.
Quant au lecteur arabe qui s’intéresse aux questions politiques, il n’y trouve pas de nouveauté dans ce livre ; mais, il faut dire que les auteurs ont fait un grand effort pour réaliser un tel livre, surtout en ce qui concerne leurs sources.
Pourtant, et pendant la lecture, nous y avons enregistré quelques erreurs que nous allons présenter ci-dessous.
 Dès le début, M. Alain Chouet, ancien directeur du service de renseignement de sécurité de la DGSE, commet une erreur qui attire l’attention dans la première page de sa préface en écrivant : « La Syrie est en effet l’un des seuls Etats arabes à avoir inscrit la laïcité dans sa Constitution… ». Nous croyons que M. Chouet n’a pas lu la Constitution de la Syrie, car dans l’article trois de la Constitution nous pouvons lire :
1) La religion du président de la République doit être l’Islam.
2) La jurisprudence islamique (fiqh)  est une source principale de la législation.
 
Quant à l’Introduction du livre, une falsification est écrite : le co-auteur, M. Talal el-Atrache prétend être l’arrière petit-fils de Sultan Al-Attrache (pages 24, 35 et sur la couverture). Puisque je suis, réellement, la petite-fille de Sultan Al-Attrache, chef de la Grande Révolte Syrienne 1925-1927, j’aimerais dire que M. Talal el-Atrache est l’arrière petit-neveu de Sultan. Il est l'arrière petit-fils d'Ali Al-Attrache, le frère cadet de Sultan et son compagnon Durant la Grande Révolte syrienne contre les Français. Personnellement, je ne vois pas de raison logique pour cette falsification!!!
A la page 39, il est écrit que « Le 1er novembre 1918, les troupes du prince Fayçal, (…) et les soldats britanniques font une entrée triomphale dans l’ancienne capitale des Omeyyades…. ». Il fallait ici mentionner que Sultan Al-Attrache et ses compagnons ont fait une entrée triomphale dans la capitale Damas, le 30 Septembre 1918, et ils ont hissé le drapeau arabe sur le bâtiment du Gouvernement à Damas. Tandis que Fayçal a fait l’entrée dans la capitale le 2 Octobre 1918. Fayçal a donné à Sultan Al-Attrache la grade militaire (Pacha), parce qu’il était le premier à entrer a Damas pour la libérer des Ottomans.
A la page 43, il fallait écrire que la bataille d'al-Mazra’a a eu lieu le 2 et 3 Août 1925. La campagne du général Michaud contenait 13000 soldats, et les révoltés druzes comptaient 400 seulement : (Ecouter le récit de Sultan Al-Attrache concernant cette bataille, dans www.sulanattrache.org ).
Les nationalistes syriens qui sont allés au Djebel Druze après cette bataille étaient : Assa'ad al-Bakri , Tawfiq al-Halabi et Zaki al-Douroubi, le 17 Août 1925 ; et non les personnalités mentionnées à la page 45. L’autobiographie du docteur Abdul-Rahman al-Chahbandar affirme qu’il est resté à Damas jusqu’au 22 Août 1925 : voir l’autobiographie d’al-Chahdandar publiée à Damas, 1993, au Ministère de la Culture et éditée par Mohammad Kamel al-Khatib. Il faut dire aussi que M. al-Chahbandar s’est enfui en Palestine et puis en Egypte après 1927 et il n’était pas « emprisonné jusqu’en 1936 » comme a été écrit à la page 45. Plusieurs lettres de M. Chahbandar envoyées à Sultan Al-Attrache sont les témoins de ce que nous écrivons ici.
A la page 47, il est écrit que « …Sweïda est la première province syrienne à se libérer de la tutelle coloniale avec le soutien de la Grande Bretagne … » ; nous assurons ici que, dans cette question, la Grande-Bretagne n’avait rien à voir. C’était le gouverneur, l’Emir Hassan Al-Attrache, qui a pu réaliser un coup d’Etat « Blanc » afin de libérer Sweïda. Alors M. Olivier Roger s’est vengé de cet acte en bombardant Sweïda, Damas (le massacre du Parlement) et Hama le 29 Mai 1945.
Au deuxième chapitre (page 55), les écrivains disent qu’en 1954, « … le Ba’ath obtient 22 des 142 sièges du Parlement », or, ce n’est pas vrai : le parti Ba’ath a obtenu 17 sièges seulement ; le plus jeune de tous les députés était mon père Mansour Al-Attrache, fils aîné de Sultan Al-Attrache ; il était bien sûr Ba’athiste. (voir : al-jil al-mudan = « La génération condamnée » : autobiographie de Mansour Sultan Al-Attrache, publiée en arabe à Beyrouth, dar al-Rayyes, 2008, et éditée par Rim Mansour Al-Attrache).
Dans cette même page (55), les écrivains n’ont pas mentionné que Sultan Al-Attrache avait préféré quitter le Djebel Druze pour la Jordanie, durant la campagne militaire du dictateur, le colonel Adib Cheichakli, afin d’éviter une tuerie contre l’armée syrienne et afin de conserver l’unité nationale syrienne. Quant à son fils Mansour, (mon père), il était à ce moment-là emprisonné à Damas pour avoir été parmi les principaux militants du parti Ba’ath contre la dictature (1953-1954).
 
Au sixième chapitre, en parlant de l’invasion anglo-américaine contre l'Irak, il fallait au moins,à mon avis, mentionner le Comité syrien du Soutien de l’Irak présidé par Mansour Al-Attrache, qui était le premier à organiser la première manifestation contre cette invasion. Ce comité a fait un grand travail pour assurer aux réfugiés irakiens tout ce qu’ils en ont besoin. (Voir : fi Sabil al-Irak = « Pour l’Irak », Mansour al-Attrache, livre édité par Rim Mansour al-Attrache, Beyrouth, dar al-Furat, 2010).
Dans la note, en bas de la page (151), il est écrit : « Cité par Imad Moustafa, ambassadeur de Syrie auprès des Nations Unies à New York… » : Or, c’est faux : M. Imad Moustafa est l’ambassadeur de Syrie auprès des Etats-Unis ; voir le lien sur Internet : (http : // imad_moustapha.blogs.com/about.html).
A la page (152), il est écrit : « La législation syrienne, qui facilite l’obtention de visas pour les populations arabes,… ». En effet, tout Arabe n’a pas besoin d’obtenir un visa pour visiter la Syrie ! La Syrie a pu recevoir, à peu près, deux millions de citoyens irakiens, sans faire de propagande d’un « état humain d’urgence ». Les Irakiens ont vécu parmi les Syriens, et non sous des tentes !
 
Nous pouvons mentionner plusieurs erreurs encore, mais la liste sera trop longue.
 
Une seule remarque, enfin : c’est le titre du livre de la journaliste française, Mme. Alice Poulleau : (A Damas sous les bombes). Les écrivains l’ont faussement écrit (Damas sous les bombes) (pages : 44 et 379).
Madame Alice Poulleau a vécu le bombardement français de Damas durant la Grande Révolte syrienne (1925-1927).
Elle a donné un exemplaire de ce livre à mon père Mansour Al-Attrache, car il a pu faire sa connaissance en France dans les années cinquante. Dans l’autobiographie de Mansour Al-Attrache (al-jil al-mudan), j’ai publié dans l’annexe quelques lettres de Mme. Poulleau adressées à Mansour et à Sultan Al-Attrache, dans lesquelles elle exprime sa position hostile au Mandat français en Syrie et au Liban. Elle était parmi les rares Français à exprimer cela sans peur. Il est probable qu'un jour, nous publions toutes les lettres de Mme. Poulleau, adressées à Mansour Al-Attrache.          
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


[1] Par Richard Labévière et Talal el-Atrache, Paris, editions Perrin, 2011.                                                 

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